chambon
localisation
Loches
présentation
320 habitants (INSEE 2018)
Chambonnaises & Chambonnais
17,9 km²
40 kms de Loches
47 à 132 mètres
Le Creuse
Chambon a connu plusieurs dénominations depuis la moitié du IXème siècle, nous retrouvons une première mention sous Cambone, dans le cartulaire de l'abbaye de Cormery en 850.
L'origine de son nom viendrait du gaulois Cambo (courbe, méandre), ce qui nous renvoie au positionnement géographique de Chambon dans un méandre de la Creuse.
Son nom évoluera au fil des siècles :
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Chambonium, 1256 (Cartulaire de l'abbaye de la Merci-Dieu),
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Campus Bonus, 1290 (Cartulaire de l’archevêché de Tours),
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Chambon-de-Creuse, XIVème siècle (Archives d'Indre-et-Loire),
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Chambon, XVIIIème siècle (Carte de Cassini).
Chambon est bordée par les communes de :
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Barrou (Indre-et-Loire),
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Chaumussay (Indre-et-Loire),
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Boussay (Indre-et-Loire),
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Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire),
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Lésigny (Vienne).
La rivière Creuse marque la limite avec le département de la Vienne
Vue sur Chambon, Touraine.
Le cours d'eau principal est la Creuse qui prend sa source sur la commune du Mas-d'Artige (Creuse) au lieu-dit Chirat, à 811 mètres d'altitude, sur le plateau de Millevaches.
Elle parcourt 263 kilomètres avant de se jeter dans la Vienne, au lieu-dit Le Bec des Deux Eaux, sur les communes de Ports (Indre-et-Loire) et de Port-de-Piles (Vienne).
La Creuse, Chambon, Touraine.
L'occupation humaine de Chambon est très ancienne.
Des sépultures, à inhumation en tombe plate ou en coffre, datées du Néolithique ont été découvertes en 1940, au lieu-dit "Les Chevrettes".
En 1991, suite à une extraction de sable et graviers pour les besoins d'une exploitation agricole, deux fosses sont mises à jour. Il est décidé de procéder à une brève intervention de sauvetage limitée aux deux fosses ainsi qu'à l'environnement immédiat.
De nombreux déchets domestiques (outillage en silex, céramiques et meules en grès) et du mobilier témoignent d'un habitat existant au début du Néolithique moyen (-3500 / -4800 avant notre ère).
Cet ensemble présente les caractéristiques du "groupe (ou culture) de Chambon".
Figure 1 : Céramique du groupe de Chambon : 1 et 3, Chambon, « Les Chevrettes », 2, Lublé, « Les Rues », 4, provenance tourangelle, 5, Saint-Genou (Indre-et-Loire).
Le "groupe de Chambon" a été défini en 1971 par Gérard Bailloud.
Il s'agit d'un groupe culturel occupant un vaste espace allant de la Bretagne à la Touraine au Néolithique moyen.
Les découvertes de Chambon (tombes et plusieurs céramiques), au lieu-dit « Les Chevrettes » sont, en partie, à l’origine de ce classement.
Aire géographique du "Groupe de Chambon"
En 1860, le Comte Alexis de Chasteignier, membre de la Société Archéologique de Touraine, découvre, dans sa propriété au lieu-dit "La Custière" plusieurs silex.
Cette découverte marque le signalement du premier atelier de silex de type du Grand-Pressigny.
L'occupation est également attestée sous l'Antiquité :
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vestiges de forges gauloises sur le mamelon situé au lieu-dit "Les Forges",
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traces de deux anciens camps retranchés gaulois aux lieu-dits "Lièvre-Château" et "La Garenne",
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fanum identifié par prospection aérienne,
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grande villa romaine.
Une voie romaine reliant Ports-de-Pile (Portus de Pilis) à Argenton-sur-Creuse (Argentomagus) traversait le territoire de Chambon.
Carte routière de la province de Touraine en 1766,
par Auguste CHAUVIGNE, 1866.
Chambon a eu au moins deux églises :
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l'église Saint-Paul que nous connaissons aujourd'hui,
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l'église Saint-Crépin-Saint-Crépinien, dont il ne reste aucune trace de nos jours.
Son emplacement n'est pas connu très précisément, mais le cadastre garde une trace avec le lieu-dit "Saint-Crépin", au sud du bourg, proche du cimetière.
L'église Saint-Paul date du XIIème siècle.
L'église Saint-Crépin-Saint-Crépinien peut être l'église primitive de Chambon et dater d'avant le XIIème siècle, ou une église de la même époque et appartenir à une autre communauté religieuse (couvent, prieuré, etc.).
Au regard de l'implantation du cimetière, on peut supposer qu'elle n'en était pas très éloignée.
En 1895, des maçonneries très anciennes ont été retrouvées lors de la construction de la mairie et de l'école.
Des fondations son également régulièrement apercues dans le cimetière lorsque des tombes sont creusées.
Possible emplacement de l'ancienne église Saint-Crépin, Chambon, Touraine,
Carte issue du cadastre Section A1 du Bourg6NUM10/048/002Archives d'Indre-et-Loire
Cette église a disparu suite à un drame local.
En raison d'un différend entre le seigneur de Rouvray, Jacques de Mallemouche, et le curé de la paroisse, ce dernier est tué au sein même de l'église. La date varie selon les versions, mais Jacques-Xavier Carré-de- Busserole précise le crime entre 1426-1427, dans son dictionnaire historique sur l'ancienne province de Touraine.
J'imagine qu'il se trompe d'un siècle... l'explication se trouve dans les travaux engagés sur l'église Saint-Paul vers 1527 par Jacques de Mallemouche.
En effet, ce dernier, condamné à mort pour le meurtre du curé, fut gracié à condition de reconstruire l'église Saint-Paul à ses frais bien entendu.
On retrouve au-dessus de la porte principale les armes de Mallemouche et l'inscription suivante :
SANS L NE PUS JACQUES DE MALLMOUCHE (comprenez : Sans la restauration de l'église, Jacques de Maellemouche ne serait plus).
Inscription au-dessus de la porte principale de l'église Saint-Paul, Chambon, Touraine
Dans la nef, une clé de voûte rappelle, encore, les travaux engagés par Jacques de Mallemouche.
On peut y lire : Jacques de Mallemouche, seigneur de Rouvray, couvrit l'église des présentes voultes en l'an 1527.
Clé de voûte dans la nef de l'église Saint-Paul, Chambon, Touraine
L'église Saint-Crépin-Saint-Crépinien fut interdite de culte par l'archevêque et abandonnée aux affres du temps.
Cependant, il semble qu'il en fut autrement...
Un texte, parvenu jusqu'à nous, évoque le souhait, en 1652, d'un curé, René GABERON, décédé à l'âge de 49 ans, d'être inhumé dans la "chapelle" Saint-Crépin, près du grand autel.
Par ailleurs, en 1740, plusieurs personnalités de Chambon, notamment le curé M. l'Ange et Charles Marie Baret de Rouvray, ont interpellé l'Intendant de Loches pour qu'il vienne visiter l'ancienne église paroissiale dans laquelle la messe a cessé d'être célébrée depuis trente ou quarante ans mais dans laquelle le saint Sacrement y est toujours porté aux fêtes.
Malgré l'attachement de la population locale à cette église, et les demandes de réparations de l'archevêque, elle sera détruite en 1771.
Revenons à l'église actuelle, l'église Saint-Paul...
Elle fut construite au XIIème et, comme nous venons de le retracer, a connu une importante réhabilitation au XVIème siècle.
Seules la façade ouest, la travée de la nef sous le clocher et son clocher carré, sont des éléments du XIIème siècle, du style poitevin.
La dernière restauration importante date de 1897.
Son chœur, récent, est percé par une baie flamboyante dont le vitrail représente Jésus Christ entouré de Saint-Pierre et Saint-Paul.
Au sud, se trouve l'ancienne chapelle seigneuriale aux armes des seigneurs de Rouvray, les Mallemouche.
Eglise Saint-Paul, Chambon, Touraine
Dans l'église Saint-Paul, se trouve exposé un vantail de porte du XVème siècle.
Au sommet de ce vantail, vous pouvez observer les armoiries des seigneurs de Rouvray.
Au lieu-dit "Le Château", on peut remarquer l'ancien logis seigneurial de Chambon construit en 1571.
Il est composé :
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d'un corps principal rectangulaire,
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d'une tour cylindrique à l'angle nord-ouest du bâtiment.
Le 1er étage conserve deux très belles cheminées du XVIème siècle, avec des hottes rectangulaires ornées de pilastres ioniques.
Le Château, Chambon, Touraine
Une chapelle, aujourd'hui disparue, existait avant la Révolution. Une messe hebdomadaire y était célébrée.
Du XIIème siècle au XIVème siècle, les seigneurs de Boussay (la famille Payen, puis la famille Menou) étaient également ceux de Chambon.
Le 13 octobre 1459, la châtellenie de Chambon sera vendue par Jean de Menou à Jean de Gray, seigneur écossais, écuyer d'écurie du roi Henri V d'Angleterre. Son dernier descendant mourut très jeune en 1673.
Chambon passera ensuite à la famille Montbel puis à celle de Chartier de Montléger qui possédera ce territoire jusqu'à la Révolution.
Le manoir, privé, de La Tour date du XVème siècle et se prénommait La Tour Feslée en 1548, comme le précise un document des Archives Nationales.
Il se compose de deux corps de logis perpendiculaires.
Le logis à l'est s'élève entre deux hauts pignons aigus, il possède des fenêtres rectangulaires qui confirment leur origines du XVème siècle.
Le second logis est composé d'une façade flanquée de deux tours cylindriques, celle située à la jonction des deux logis accueille un escalier à vis en pierre menant vers le 1er étage.
Au rez-de-chaussée se trouve une imposante cheminée, au linteau rectangulaire supporté par deux jambages formant consoles.
La Tour, Chambon, Touraine
Les propriétaires de ce manoir au fils du temps :
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1517, Louis de Vaillant,
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1548, Jean Vaillant, écuyer,
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1667, François Vaillant,
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1695, René de Marcé,
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1750, César François,
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1789, Jacques-Thimotée François, écuyer.
La Tour, Chambon, Touraine
La Garenne, Chambon, Touraine
Ce château est une construction récente, il daterait de 1872 selon les propriétaires actuels (2019).
D'ailleurs, ce lieu-dit n'apparait qu'à partir de 1811 sur le cadastre, et le bâti n'est signalé qu'à partir de 1876 dans le recensement.
Il est composé d'un corps de logis rectangulaire et d'une tour octogonale crénelée.
Ce château privé est difficilement visible depuis l'espace public, sauf lorsque la végétation a perdu son feuillage.
Il fait parfois l'objet d'une ouverture au public lors des après-midi du patrimoine organisés par l’association PVCT (Patrimoine Vivant en Claise Tourangelle).
Le château de La Custière fut bâti au XVème siècle et a connu des modifications au XVIIIème siècle.
Il possède un portail en arc légèrement surbaissé, au-dessus duquel figure la date de 1812.
A sa droite, il existe une tour cylindrique en moellons, percée de 3 archères et de petites fenêtres rectangulaires. C'est le seul bâti restant de l'ancien manoir fortifié.
Elle flanque un bâtiment plus ancien, parallèle à la maison d'habitation.
Château de La Custière, Chambon, Touraine
Les propriétaires de ce château au fils du temps :
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1550, Jean Rogier, seigneur de Marigny et d'Aloigny, conseiller au présidial de Poitiers,
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1574, Jean Rogier, président au parlement de Bretagne,
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1598, Louis Rogier, seigneur d'Irais,
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1660, Henri Rogier, seigneur de Marigny,
- XIXème siècle, Comte Alexis de Chasteignier, en 1857, il fit la découverte du premier atelier de fabrication de silex dit du Grand-Pressigny. Ces silex furent déposés à la Société Archéologique de Touraine en 1860.
Château de Rouvray, Chambon, Touraine
Le château de Rouvray est une construction du XVème siècle siècle, remanié au XVIème siècle.
En 1442, il appartenait à Jacques de Mallemouche, écuyer.
Une pierre du donjon porte la date de 1017, ce qui laisse imaginer qu'une construction plus ancienne existait.
Primitivement entouré d'une enceinte rectangulaire doublée de douves, et flanquée de tours dont subsistent celles du nord-ouest et du nord-est, le château occupe le côté sud d'une cour intérieure dont l'accès se fait par une porte fortifiée, retouchée au XVIème siècle.
Au XVème siècle, un pont-levis permettait de franchir les douves.
Des souterrains s'étendent sous le château et le parc.
Deux tourelles en encorbellement se trouvent aux angles nord-est et nord-ouest. Une petite tour carrée fut appuyée ou reconstruite sur la façade Est de l'édifice.
Le logis seigneurial est un bâtiment rectangulaire cantonné d'une tour cylindrique à l'angle sud-ouest, dont la salle du rez-de-chaussée servit de chapelle.
Deux autres tours rondes flanquent les murs nord-est et sud-est.
Sur la façade nord fait saillie une tour polygonale contenant l'escalier à vis.
Les propriétaires de ce château au fils du temps :
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1530, Jean Baret,
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1562, Nicolas Baret, capitaine-gourverneur du château de Preuilly,
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1575, Jean Baret, conseiller au présidial de Tours, lieutenant-général à Loches, décédé en 1580,
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1581, René Baret, maître d'hôtel du roi, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, anobli par lettres du 3 juin 1635, décédé à Chambon le 6 février 1659,
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1660, Pierre-Marie Baret,
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Charles Baret, écuyer, seigneur de Rouvray, capitaine au régiment de Vassau, chevalier de Saint-Louis,
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François-Charles Baret, chevalier, seigneur de Rouvray, capitaine des grenadiers du régiment de Touraine, chevalier de Saint-Louis, il comparut, en 1789, à l'assemblée de la noblesse de Touraine,
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XIXème siècle, Charles-Eugène Baret de Rouvray, général de brigade, commandeur de la Légion d'honneur et de l'ordre du Mérite militaire de Savoie.
Ce château est ouvert à la visite durant l'été.
Vous pouvez retrouver toutes les informations pratiques sur le site de l'office de tourisme.
Château de Rouvray, Chambon, Touraine
Au 4, rue du Terrier Blanc, se trouve une ancienne bâtisse du XVème siècle dont l'accès s'effectue par un escalier couvert.
Maison XVème siècle, Chambon, Touraine
Vous pouvez profiter de 2 randonnées sur la commune :
Bar-Restaurant "Le Vieux Fournil" Chambon, Touraine
Pour vous hydrater, ou vous restaurer, après la randonnée, vous trouverez à Chambon, le bar-restaurant "Le Vieux Fournil" situé à côté de la mairie.
Vous pouvez les retrouver sur :
Sources :
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Le Préhistorique des rives de la Claise et de la Creuse. Le Mortier de Prélong, Jacques Rougé , Bulletin de la Société préhistorique française, 1906,
-
Les cultes des Turons : divinités et sanctuaires, Alain Ferdière, Université de Tours, in E. Zadora-Rio (dir.) - Atlas Archéologique de Touraine, Supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, 53, FERACF, Tours, 2014. URL : http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?id=106, 2007 (consulté le 10 mars 2022),
-
Les grandes villae gallo-romaines, Alain Ferdière, Solange Lauzanne, Jacques Seigne, Jacques Dubois, in E. Zadora-Rio (dir.) - Atlas Archéologique de Touraine, Supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, 53, FERACF, Tours, 2014. URL : http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?id=77, 2007 (consulté le 10 mars 2022),
-
Séance du 28 mai 1914. In: Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 11, n°5, 1914. pp. 257-290,
-
Recherches sur les voies de communication de l'ancienne province de Touraine, Auguste Chauvigné, 1887,
-
Vieux logis de Touraine, André Montoux.
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